Nouvelles inquiétantes de la Békaa où est située la Maison ND des dons
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Dans le coin inférieur droit de la photo, la Maison ND des dons
La Békaa en proie à une insécurité croissante
(Article de L’Orient le jour / Par Sarah ABDALLAH, le 23 février 2021)
Cela fait des mois que la situation sécuritaire se dégrade dans les différentes régions de la Békaa, à tel point que la peur se diffuse à travers la population. Récemment, un homme qui retirait son salaire d’un distributeur automatique a été suivi par des inconnus qui lui ont subtilisé les gains de tout un mois, sous la menace d’armes. La victime n’a pas pu identifier les voleurs, et la plainte qu’il a déposée n’a rien donné. « Désormais, à chaque fois que je retire de l’argent, j’ai le réflexe de regarder autour de moi pour m’assurer que personne ne m’a suivie, tellement l’insécurité s’est installée dans la Békaa », affirme une jeune femme qui habite dans la région. La trentenaire déplore d’ailleurs que « les forces de sécurité ne placent pas des agents près des distributeurs de billets pour protéger les clients des banques ». Dans la région, les vols se multiplient dans l’impunité la plus totale. Récemment, une branche d’une enseigne bien connue de fast-food a été le théâtre d’un vol à main armée aux alentours de Zahlé. Fin janvier, une grande pharmacie de la ville a été cambriolée, et le pharmacien a été frappé à la tête par les voleurs qui étaient armés. Quelques jours plus tard, c’était au tour du propriétaire d’un bureau de location de voitures, qui s’est fait dérober 44 millions de livres en rentrant chez lui, dans la zone de Dhour Zahlé.
« J’ai peur de conduire la nuit, et même la journée, je ne sors de chez moi qu’en cas de nécessité », raconte Dima, 40 ans, qui habite à Zahlé. « Il vaut mieux conduire une voiture ancienne, même si l’on en possède une plus neuve, parce que l’on pourrait risquer sa vie sur les routes », souligne un autre habitant de la ville.
Et pourtant, l’armée tente de faire régner l’ordre, en multipliant les perquisitions dans la région de Baalbeck. Ce week-end, l’armée a effectué des patrouilles à Baalbeck, particulièrement dans le très problématique quartier de Charawneh, où elle recherchait un trafiquant de drogue de la famille Zeaïter. Le suspect a cependant réussi à s’enfuir après avoir tiré des coups de feu et des roquettes sur la patrouille.
Malgré les nombreuses patrouilles de l’armée, une habitante de Baalbeck estime qu’« il y a peu de chances que la situation se stabilise bientôt, étant donné le nombre conséquent de bandes armées en activité ». « Les rounds de violence sont ininterrompus, poursuit-elle. Dimanche en soirée, une jeune Syrienne de 21 ans, Fatima Darwiche, a été touchée par une balle perdue. La même nuit, il y a eu des coups de feu à Douris après une rixe entre deux personnes. Et un conflit entre deux jeunes hommes à Ersal, dans la Békaa-Nord, a fait deux blessés. »
Interrogé sur cette situation d’insécurité par L’OLJ, Kamal Aboujaoudé, mohafez de la Békaa, reconnaît « qu’il est certain que les agressions à main armée ont augmenté ces derniers mois, même s’il n’existe pas de chiffres précis ». Cette hausse, selon lui, vient de « l’activité des mafias très organisées de vols de voitures, d’une part, et de personnes désespérées par les difficultés économiques, d’autre part, qui basculent dans la délinquance ». « Le nombre d’agents de l’ordre est suffisant dans la Békaa, mais pas pour monter des barrages permanents, voilà pourquoi ils effectuent des patrouilles, poursuit M. Aboujaoudé. Je me suis réuni avec le président de la municipalité de Zahlé afin de coordonner l’action des forces de sécurité en vue de lutter contre l’insécurité et d’assurer des patrouilles continues. »